Donald Trump s’est offert un bain de foule lors d’un rassemblement dans la capitale fédérale, dimanche, à la veille de son investiture. Celui qui deviendra lundi à midi le 47e président des États-Unis a promis une centaine de décrets dès sa première journée.
À la veille de prêter serment, dimanche 19 janvier 2025, Donald Trump est allé goûter l’adulation de ses partisans dans un ultime meeting au Capital One Arena, à Washington.
“Je voulais voir l’histoire se dérouler sous mes yeux” : comme Alan McNeeley, des milliers de partisans de Donald Trump ont bravé le froid et la neige dimanche 19 janvier à Washington pour se rendre à un dernier meeting du président élu avant son investiture, lundi.
Dans la foule, près de cet étudiant de 21 ans, on retrouve aussi Loren Stephenson, qui s’est présentée à six heures du matin devant la salle où se tenait l’événement pour s’assurer d’une place lors de cette ultime réunion publique.
“La journée a été longue”, a reconnu cette enseignante venue de Pennsylvanie, “mais les gens sont plutôt de bonne humeur.” La quadragénaire s’est enturbanée la tête avec un drapeau américain pour se protéger de la neige qui est tombée drue durant plusieurs dizaines de minutes.
De longues files s’étendaient autour de plusieurs pâtés de maison du quartier de Chinatown, dans cette partie de la capitale fédérale quadrillée par policiers et militaires.
Plusieurs supporteurs du Floridien d’adoption comptaient également assister à la cérémonie d’investiture mais en ont été écartés par le transfert des festivités en intérieur lundi en raison d’une vague de froid. Quelque 220 000 billets avaient été distribués pour l’investiture en extérieur, mais le public a finalement été invité à se masser lundi dans cette salle, la Capital One Arena, qui ne compte que 20 000 places.
“Je voulais venir de toutes façons” au meeting de dimanche, a dit Kim Matthews, infirmière venue du Kentucky, “mais encore plus parce qu’il n’y aura pas de cérémonie dehors (lundi), alors que nous avions des tickets.” “Je suis vraiment enthousiasmée par certaines des choses qu’il prévoit de faire”, a-t-elle décrit, “tout particulièrement (pour réduire) les dépenses publiques complètement dingues.”
“Ce n’est pas un politicien de carrière, c’est un homme d’affaires”, a insisté cette quinquagénaire venue en famille, “et le gouvernement, c’est un business.”
Trump promet d'”arrêter l’invasion de nos frontières”
Donald Trump a promis de prendre dès les premières heures de son mandat une série de décrets touchant un vaste éventail de sujets, de l’énergie à l’immigration.
“Il doit nous remettre sur les rails”, s’est exclamée Christina Overby, qui travaille dans le secteur aéronautique.
Dimanche, le président américain élu s’est notamment engagé à mettre un terme à “l’invasion de nos frontières” que représenterait selon lui l’immigration clandestine, l’un de ses principaux thèmes de campagne.
“J’agirai à une vitesse et avec une force sans précédent”, a déclaré le tribun républicain de 78 ans devant une foule enthousiaste.
Reprenant les thèmes de ses discours de campagne qui lui ont permis d’être élu le 5 novembre face à la vice-présidente démocrate Kamala Harris, dans un pays très polarisé, Donald Trump a promis de “régler chacune des crises auxquelles notre pays est confronté”. “Nous devons le faire”, a-t-il encore martelé.
Autre mesure attendue : des grâces pour les personnes condamnées pour l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021. Donald Trump, dans un discours d’une heure, a assuré à ses partisans qu’ils seraient “très heureux” de la décision qu’il prendra en la matière lundi.
Sous les acclamations, il a aussi estimé nécessaire de “sauver TikTok”, quelques heures après avoir promis de suspendre l’application de la loi interdisant le réseau social, qui a été inaccessible durant quelques heures au cours du week-end.
À la fin du meeting de Donald Trump à Washington dimanche 19 janvier 2025, les Village People ont interprété leur tube “YMCA”, devenu l’un des hymnes de campagne du républicain.
Une audience conquise
Sur le trottoir, des vendeurs de rue faisaient de bonnes affaires, écoulant moult écharpes et bonnets estampillés Trump auprès de sympathisants frigorifiés par des températures négatives.
Thomas Zacher était venu constater de visu “le charisme” et “l’énergie” du tribun républicain, qui a tenu plusieurs centaines de meetings depuis l’annonce de sa première candidature, en 2015. “Pour être honnête”, a dit ce technicien de maintenance venu du Wisconsin, “s’il n’y avait pas Trump, personne ne s’intéresserait à la politique.”
“Il n’est pas obligé d’être là. C’est un homme riche”, a surenchéri Jen, responsable administrative. “Il fait ça pour nous.”
Chercheur de 23 ans, Sam Tecotzky n’a pas hésité, lui, à braver cette déferlante du mouvement MAGA “Make America Great Again” ou “Rendre à l’Amérique sa grandeur”, le slogan trumpiste avec une pancarte encourageante à ne pas se laisser “tromper par un escroc de carrière”.
L’opposant a eu plusieurs conversations dimanche avec des partisans de Donald Trump, qu’il voit comme des “gens sans doute fondamentalement bons”. “Je me sens obligé de sortir de ma bulle de gauche”, dit-il, “et j’aimerais aider certains à sortir de leur bulle conservatrice.”
Avec AFP